Treatment in progress...
Close notification

We are back !

Welcome on your new side.fr !

Display notification

Argent sous la lune

Ingold Tim
Publication date 12/09/2025
EAN: 9782385730383
Availability Not yet published: 12/09/2025
Argent : bien qu’une multitude d’objets diffusent le même éclat, la même blancheur, depuis les astres jusqu’aux poissons, c’est au métal que revient la charge de porter ce nom, ce générique argent. Et le minerais issu des profondeurs de la te... See full description
Attribute nameAttribute value
Common books attribute
PublisherFARIO
Page Count52
Languagefr
AuthorIngold Tim
FormatPaperback / softback
Product typeBook
Publication date12/09/2025
Weight1 g
Dimensions (thickness x width x height)0.10 x 11.00 x 16.00 cm
Argent : bien qu’une multitude d’objets diffusent le même éclat, la même blancheur, depuis les astres jusqu’aux poissons, c’est au métal que revient la charge de porter ce nom, ce générique argent. Et le minerais issu des profondeurs de la terre est à la croisée de deux chemins, celui de la matière et celui de la lumière. L’un des paradoxes du visible est que si la lumière rend visible les objets du monde, elle-même, dans sa constitution physique ondulatoire, nous ne la voyons jamais. Et pourtant l’expérience de la luminosité — ses éclats, ses fulgurances, ses scintillements — nous est constante, et irremplaçable. Loin d’être un simple rayon, nous reliant à sa lointaine source solaire ou lunaire, la lumière éclaire notre conscience du monde, elle baigne notre vision tout autant qu’elle se projette sur notre rétine. Elle est une familiarité avec le monde, une manière dont il use pour nous toucher et dont nous usons pour lui répondre. C’est dans nos propres yeux qu’elle brille. Mais le monde moderne a fait de la vision un sens objectivant, nous éloignant toujours plus des foyers de notre expérience. Si la lumière des choses leur est propre, que nous révèle l’éclat de blancheur ou de cendre dont nous dotons l’argent ? Comment cette lumière se distingue-t-elle de celle de l’or, à laquelle elle ne s’oppose pas mais dont elle se distingue profondément ? À travers l’expérience historique et anthropologique des qualités lumineuses du métal, depuis les intuitions des alchimistes et jusqu’à sa propre expérience des paysages de Laponie sous la lune, en passant par l’étude du travail de l’artiste contemporain Richard Wright, Tim Ingold propose ici, sur un mode parfois discrètement poétique, une magnifique étude de cette matière à laquelle nos sociétés ont voué un culte que l’on dirait de plus en plus mortifère. Comme s’il s’agissait de sauver ce qu’il reste de lumière.*« La lumière jaillit du corps du saint comme le tronc d'arbre s'élève de la terre. C'est la lumière de la flamme, et la voir, c'est voir avec elle. […] En effet, la réduction de la lumière à des rayons, et du monde aux entités que ces rayons nous révèlent, est la conséquence du même mouvement d'objectivation, qui atteint son apogée dans la modernité, et qui sépare la lumière, en tant que radiation, des choses sur lesquelles elle se pose. Nous considérons souvent la vision comme un sens objectivant : chaque fois que nous utilisons nos yeux pour voir, ils nous révèleraient un monde extérieur, détaché de notre moi subjectif, où chaque chose serait à sa place et visible d'un seul coup d'œil. En vérité, ce n'est pas la vision qui objective le monde, mais l’annexion de la vision par le projet moderne d'objectivation qui l'a privée de l'expérience de la lumière. Comment alors la faire renaître ?» T.I.Tim Ingold est anthropologue, il est professeur émérite à l’université d’Aberdeen, en Écosse, et a publié de nombreux ouvrages, parmi lesquels sont traduits en français :Correspondances : accompagner le vivant, Actes Sud, 2024 ;Syrinx, avec Joséphine Michel, Fario 2024 ;Machiavel chez les babouins, Asinamali, 2021 ;Faire : anthropologie, archéologie, art et architecture, Éditions Dehors, 2019 ;Le dédale et le labyrinthe : la marche et l'éduction de l'attention, ESAAA, 2015 ;Marcher avec les dragons, Zones sensibles, 2013 ;Une brève histoire des lignes, Zones sensibles, 2011 ;Il est proche de l’anthropologue Philippe Descola, avec qui il a publié : Être au monde. Quelle expérience commune ? Presses universitaires de Lyon, 2014.