- Parlez-moi donc un peu de cet onguent de votre composition révérend père, m'interrogea Anne d'Autriche, on en dit partout tant de bien que sa renommée est parvenue jusqu'à l'oreille du roi mon fils qui veut me le voir appliquer sans retard. - Ce baume n'est pas de ma composition votre Majesté, je l'ai imité d'un remède dont se servent les Indiens Hurons pour soulager les douleurs provoquées par certaines ulcérations profondes qu'on a pris, ici, l'habitude de nommer cancer. La reine mère ignorait peut-être que parmi tous les peuples soumis à l'autorité de son fils Louis XIV, il y avait des Indiens Hurons. On ne devait guère se soucier de leur devenir autour de la grande table du conseil de régence. Pour nos princes et nos ministres, ils n'étaient que des sauvages vivant très loin, au coeur du Nouveau Monde... Après sept années passées auprès des Indiens Hurons, le curé Gendron revient à Voves, son village natal, afin d'y soigner les pauvres. C'est là qu'on vient le quérir, car le roi a entendu dire qu'il aurait ramené des Amériques un remède prodigieux, jusqu'alors inconnu, propre à soigner la Royne...