Ne vous tourmentez pas de moi

« Ne vous tourmentez pas de moi »Le soldat Luc Noblet concluait souvent ainsi ses lettres. De sa correspondance, nous avons décidé d’en faire un livre et d’y associer les élèves. Ils ont retranscrit les cent-quatre-vingts lettres et cartes. Leur contenu a fait l’objet de recherches aux archives. Que nous apprennent-elles ?Marié, père de deux filles, ce petit cultivateur est happé par la guerre à 39 ans dès le 2 août 1914. « Territorial », il est d’abord de garde à la Tour Eiffel, puis dans les forts qui ceinturent la capitale avant d’être envoyé en juin 1915 sur le front, près de Verdun. Les balles sifflent, mais « le coucou chante encore », écrit-il à sa femme Lucienne.LUCIENNE NOBLET est l’autre figure de ces échanges épistolaires. Nous découvrons les difficultés considérables auxquelles elle est confrontée : faire les blés, soigner « Titi », sa petite fille, faire face aux nouvelles du front. Car parfois, au hasard des lettres, on apprend que la mort a fauché les amis du village.FINALEMENT, la correspondance du soldat Noblet plonge de plain-pied le lecteur dans le quotidien d’un village de province au temps de la Grande Guerre.