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Que faire de l'intelligence artificielle

Khalfa Pierre, Marty Christiane, Enderlin Nils, Pompougnac Hugo, Sehili Linda
Publication date 07/10/2025
EAN: 9782365124829
Availability Not yet published: 07/10/2025
Une reconfiguration du capitalisme ?« Le moulin à bras vous donnera la société avec le suzerain ; le moulin àvapeur, la société avec le capitalisme industriel » écrivait Marx dans Misèrede la philosophie. La combinaison du big data, du cloud et de ... See full description
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Common books attribute
PublisherCROQUANT
Page Count186
LanguageNo language content
AuthorKhalfa Pierre, Marty Christiane, Enderlin Nils, Pompougnac Hugo, Sehili Linda
FormatPaperback / softback
Product typeBook
Publication date07/10/2025
Weight1 g
Dimensions (thickness x width x height)0.50 x 11.00 x 18.00 cm
Une reconfiguration du capitalisme ?« Le moulin à bras vous donnera la société avec le suzerain ; le moulin àvapeur, la société avec le capitalisme industriel » écrivait Marx dans Misèrede la philosophie. La combinaison du big data, du cloud et de l’IA pourrait-elledonner naissance à une nouvelle forme de capitalisme ? Il faut certes se défierde tout déterminisme technologique et, disons-le, Marx n’y échappe pas aveccette formulation. En fait, les rapports sociaux entretiennent avec ledéveloppement scientifique et technique un double lien. D’une part,l’utilisation d’une technologie, plutôt qu’une autre parmi toutes celles quisont potentiellement disponibles, dépend de la configuration des rapportssociaux et en particulier des rapports de production. D’autre part, latechnologie utilisée peut elle-même participer d’une reconfiguration de cesrapports sociaux. Ainsi par exemple, l’invention dugrand moulin hydraulique a été faite au début de l’Empire romain. Cetteinvention n’a jamais été utilisée à l’époque où elle a vu le jour parce que lesgrands propriétaires d’esclaves n’en avaient pas besoin. Elle réapparaît unmillier d’années plus tard au XIe siècle dans le contexte de rapports sociauxdifférents dans le cadre de la domination seigneuriale. Le grand moulin s’imposecontre le petit moulin à bras des paysans pour conforter la dominationseigneuriale et reconfigure en partie cette dernière1. Il est utilisé dans laproduction de textiles dans des centres spécialisés, accroissant ainsi leséchanges, entrainant l’apparition de nouvelles couches sociales que ce soitleurs travailleurs ou les « bourgeois » propriétaires. De même, lagénéralisation du machinisme, permise par l’invention de la machine à vapeur, enAngleterre, berceau du capitalisme industriel, supposait qu’auparavant en soientcréées les conditions politiques et sociales : reprise du mouvement desenclosures au XVIIIe siècle qui rend disponible la main d’oeuvre pour travaillerdans les fabriques ; victoire politique des forces contre-révolutionnaires à lafin du XVIIIe siècle ; écrasement de la révolte luddiste au début du XIXesiècle. Ce n’est qu’à partir du moment où ces conditions politiques et socialesont été remplies que la « révolution industrielle », marquée par un bouquetd’innovations techniques, allait être une arme aux mains de la classe dominantebritannique pour permettre la mise en place du capitalisme industriel. Cependant, même s’il faut refuser tout déterminismetechnologique, la question ne se pose pas moins de savoir quelles sont lesconséquences de l’introduction de technologies numériques nouvelles dansl’organisation du capitalisme ou, pour le dire autrement, le mode d’accumulationdu capital en sera-t-il transformé ? Il nous faut pour cela revenir surl’histoire du capitalisme lui-même. Du capitalismefordiste au capitalisme financier Après la secondeguerre mondiale, sur la base des rapports de forces de l’époque, se met en placedans les pays du Nord ce que les économistes régulationnistes ont appelé le« capitalisme fordiste ». Si les formes concrètes qu’il peut prendre diffèrentsuivant les pays, ce type de capitalisme possède néanmoins des traits communs.Il s’agit d’un capitalisme essentiellement organisé sur une base nationale avecun pilotage macroéconomique effectué par l’État dans le cadre de politiquescontracycliques dites « keynésiennes ». Au niveau international, les accords deBretton-Woods assurent une stabilité financière et économique et l’hégémonie desÉtats-Unis, malgré l’existence du bloc soviétique. La finance est bridée, que cesoit à l’échelle nationale ou mondiale. Un nouveau rapport salarial se met enplace sur la base de compromis sociaux institutionnalisés caractérisés parl’existence de conventions collectives nationales ou de branches, ce qui limiteles effets de la concurrence entre les entreprises. Ce qui domine, c’est lemodèle de la grande entreprise managériale intégrée dans laquelle lesactionnaires sont, de fait, contenus, avec une organisation du travailtaylorienne qui autorise une production de masse, l’augmentation régulière dessalaires avec un partage des gains de productivité permettant une consommationde masse. Se met en place parallèlement un État social avec le développement dela protection sociale. Cet agencement s’adosse à laseconde révolution industrielle apparue à la fin du XIXe siècle et au début duXXe siècle (électricité, automobile, téléphone). Cette vague d’innovations naîtdurant la grande dépression de la fin du XIXe siècle (1873-1896) qui marque lafin du capitalisme concurrentiel, celui analysé par Marx, et la naissance ducapitalisme monopoliste caractérisé par la formation de firmes géantes avec unestructuration oligopolistique des marchés et la mise en place du taylorisme quiva s’imposer progressivement malgré une forte résistance ouvrière. Elle serabrisée en Europe pendant la première guerre mondiale au nom de l’Union sacrée etaux États-Unis par une violence de classe d’un niveau inouï. Le mouve...