Ecrits du Nord 45-46

Accueillir quelques échos de ce qui frémit, de ce qu’un vent nouveau agite et féconde ; entendre ce qui vibre encore ou à nouveau, voilà ce qui nous porte depuis 1994, date de la création de notre collectif. La tâche est immense et nos forces dérisoires, mais nous sommes heureux de continuer d’accompagner un peu de la production littéraire contemporaine. La solitude de l’écrivain est fréquente ; dans un contexte économique implacable, les éditeurs ne peuvent tout publier ; certains renoncent même à lire, tant cette tâche les écrase.Les revues constituent donc de nécessaires lieux d’écoute, elles trient, puis elles offrent un peu de visibilité à des entreprises poétiques, mais aussi, au moins dans notre cas, à des nouvelles, à des proses, à des récits, à des textes difficilement étiquetables qui ne répondent pas vraiment aux exigences marchandes. Elles aident alors les lecteurs à identifier ce qui les concerne dans le foisonnement de l’écriture contemporaine. Il ne s’agit pas pour nous de promouvoir une coterie : nous nous voulons bienveillants et nous pensons que la création gagne à résister aux corsets des manifestes. Mais nous saluons volontiers le travail des critiques quand il est porté par les œuvres. Écrit(s) du Nord nourrit même un autre espoir : celui d’inciter chaque écrivant à découvrir et à respecter le travail des autres au-delà des choix différents qu’il aura faits pour lui-même.