Quand le génie rencontre l'odieux. C'est ce qui se produisit durant l'Occupation lorsque de brillants écrivains, certains déjà réputés, ont frayé avec l'ennemi, usant de leur plume et de leur talent pour soutenir les idéologies les plus abjectes. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la Collaboration a contaminé les cercles intellectuels et littéraires. On y trouve des auteurs à l'antisémitisme revendiqué: Brasillach, Céline, Morand, Chardonne ou Rebatet... S'installe à l'époque dans les salons parisiens, ce que Jérôme Garcin appelle (dans son livre Des mots et des actes) une sorte de « bon chic collabo ». Notre dossier s'attardera sur le parcours de Céline et sur celui de Drieu La Rochelle ainsi que sur les ambiguïtés de Duras. Source de vives polémiques, ces écrivains n'en suscitent pas moins une certaine fascination - les inédits de Céline se sont très bien vendus et Guerre, actuellement au théâtre à Paris, remporte un vif succès. Le souffre qui les entourent attirent, reposant le dilemme de la distinction entre l'oeuvre et l'homme.