À l'aplomb des plateaux de Lozère, se dessine la silhouette éclatante et libre d'Augusta, qui aura passé sa vie à suivre ces chemins escarpés - ses sentiers adorés. D'elle on entrevoit des images, on la devine joyeuse, dispensant quelques conseils à son petit-fils, Loïc. Des années plus tard, Loïc cherchera des réponses auprès d'une autre augure. Entre les pages du "Journal" de Jean- Luc Lagarce, il emprunte les portes dérobées d'une oeuvre obsédée par l'éternel retour et les origines ; s'y reconnaît, parfois. Sans doute ce livre est-il un hommage singulier : dans une prose magnétique, Loïc Merle y brosse le portrait émerveillé d'une femme humble, qui toujours veilla sur les siens. D'un repère à l'autre - l'amour d'une grand-mère, la dévotion à l'art de l'auteur de "Juste la fin du monde" -, il dresse un monument à cette part du passé qui nous constitue, que l'on souhaiterait transmettre. Et que la littérature permet de rendre, à travers les années, plus vive que jamais.