Cet essai explore la vulnérabilité non pas comme une faiblesse à corriger, mais comme une capacité profonde à ressentir, à accueillir le monde et à vivre pleinement l’expérience humaine. Loin des discours dominants qui glorifient l’invulnérabilité, la maîtrise de soi froide et la distance émotionnelle, l’auteur défend l’idée que c’est précisément dans l’ouverture à nos fragilités que réside notre plus grande force sensible et existentielle.À travers une approche philosophique, psychologique et éthique, l’ouvrage montre que la vulnérabilité est cette zone d’intensité où les émotions ne sont pas atténuées mais pleinement vécues : la joie y est plus lumineuse, la tristesse plus formatrice, l’amour plus profond, et la douleur plus révélatrice. Être vulnérable, c’est se tenir sans défense devant la beauté et la brutalité du monde, et par là, s’enrichir de sa complexité.En mobilisant les pensées de Martha Nussbaum, Emmanuel Levinas, et même les intuitions poétiques de Rainer Maria Rilke, l’essai affirme que la véritable humanité se mesure à cette capacité d’exposition : sentir plus fort, c’est vivre plus vrai. Ainsi, la vulnérabilité devient un lieu de rencontre avec l’autre, de résonance affective et d’élargissement de soi.Finalement, plutôt que de se protéger à tout prix, l’essai invite à cultiver l’audace d’être touché, à accueillir l’incertitude et à reconnaître dans nos blessures les signes de notre profonde vitalité. Sentir plus fort, c’est refuser l’anesthésie de l’existence. C’est choisir, malgré les risques, une vie plus dense, plus libre et plus authentiquement humaine.
