« Je n’ai jamais vu aucune pluieTraîner avec elle un boulet et une chaîneJe n’ai jamais vu aucune pluieTraîner avec elle un boulet et une chaîne***L’ange me dit qu’il est sept heures et demieQu’il est temps de prendre l’ascenseur pour le paradisPour le paradis »L’histoire de Psychotria, la grande hydroplanète, commence par cet extrait du journal de bord, du capitaine John Bradhawk :« J’aurais voulu vivre sur cette autre planèteEt sous la fleur rouge de son étoileMais seulement voilàElles avaient fini par disparaîtreOctobre 2292 : c’est ce qu’aurait affiché le vieux calendrier de l’Ancienne Terre. Ce qui correspondait pour nous à l’an zéro, sur Psychotria. Sur la Planète-Pluie, comme nous nous accordions à la qualifier, notre modeste équipe d’explorateurs commençait tout juste à prendre ses repères.***Le gros satellite naturel de l’hydroplanète scintillait encore, de ses mille feux, en cette heure matinale.La pluie sempiternelle nous enrobait d’un rideau de vie. Fouaillant nos deux visages d’une eau pure et revigorante.Nous étions deux dans la forêt, ce matin-là. Lili Thuléa et moi-même : John Bradhawk. »