Courser le soleil

Courser le soleil : entre comédie, drame et tragédie, le coucher de soleil comme spectacle de la petite fin du monde. Figure omniprésente de notre représentation du " beau ", le coucher de soleil fascine. Tout le monde et de tous temps. Pourtant, quiconque s'engage dans une recherche théorique sur le coucher de soleil fait rapidement le constat que ce dernier souffre d'une sorte d'évitement de la pensée critique. Mais alors qu'il échappe autant à la science qu'à la philosophie, il semble omniprésent dans la création littéraire et surtout artistique. Dans un beau livre richement illustré, à mi-chemin entre histoire de l'art et ouvrage grand public, Guillaume Aubry théorise l'expérience esthétique du coucher de soleil comme un spectacle en trois actes. À travers une analyse croisée d'œuvres d'artistes historiques et contemporains ou tirées de la pop culture, du Semeur au soleil couchant de Vincent Van Gogh au Weather Project d'Eliasson Olafur en passant par Apocalypse Now de Francis Ford Coppola ou Scream de Wes Craven, il met ainsi en lumière les raisons potentielles de l'évitement critique du coucher de soleil et propose de nouvelles pistes de réflexion théoriques. " Le coucher de soleil est le climax de la petite mort astronomique. Il est la manifestation quotidienne d'un spectacle de la fin du monde, d'une petite fin du monde, c'est-à-dire d'une fin de monde qui ne serait que fictive et temporaire, mais qui néanmoins nous saisit avec sa pleine puissance. Aller voir un coucher de soleil, ce n'est ni plus ni moins que jouer à la fin du monde. "