Pourquoi revivre et surtout réécrire l'enfance quand elle ne revient que par bribes incohérentes, quand la mémoire est semblable à une dentelle et que l'oubli a fait disparaître les premières années, les lieux, les visages, les situations ? Serge Koster s'en explique dans cette réédition d'une autobiographie devenue introuvable (Critérion, 1991). Ses raisons tiennent à un paradoxe, le constat de l'oubli et une révélation, admettre la honte. Une reconstruction biographique émouvante. "Faire le point a-t-il valeur ou fonction de remède ? ... Le suis-je ? Je ne le suis pas ? Je le suis ? ... Je me suis déconstruit une mémoire et inventé une mythologie, d'où ce texte est issu." "Tout se passe comme si mon esprit (sa part d'inconscient) coopérait avec l'Histoire qui travailla, au moment de mon aléatoire naissance parisienne en 1940, à rayer de la carte du globe tous les repères de mon identité et de mon appartenance, tout comme ceux de millions d'autres. Le trou de mémoire qui en résulte, je l'ai creusé assez profond pour lui donner la forme du livre qui le perpétuerait."
