Jacob, ou le processus analytique

"Nous travaillons parfois, et cette présentation en est une illustration, au vif des articulations entre le désordre somatique et une tentative de réélaboration mentale de la maladie. Faute d'une compréhension profonde du saut vers le somatique, nous sommes bien obligés de nous rabattre sur le versant qui nous échappe le moins en apparence, le psychique. Ce raflet d'un mouvement plus vaste est nécessaire dans notre compréhension, on soulève le voile de la problématique du "phénomène psychosomatique". Je pense que la validité du processus analytique a permis non seulement l'inscription de la maladie dans la réalité psychique de Jacob, ne la laissant pas en extraterritorialité, mais aussi son atténuation. ...Bien sûr les risques d'aggravation existent dans ces prises en charge à l'intérieur de ce travail analytique. Les conflits mobilisés peuvent être trop puissants et encore en défaut de représentations. Parfois les interventions de l'analyste sont trop lourdes ou profondes pour être acceptées et aménagées. C'est un problème important auquel nous sommes confrontés et qui engage le contre-transfert de l'analyste. J'ai essayé de montrer des mouvements contre-transférentiels en cours de travail analytique. Le contre-transfert est retravaillé par le paramêtre somatique, souvent inconsciemment au départ...Du côté de l'analyste, les pièges sont nombreux qui risquent de subvertir l'écoute, la maladie de l'autre vécue comme agression personnelle risque de saper les positions narcissiques de l'analyste."Extrait du texte de l'auteur