Comment définir le rapport entre la pensée politique médiévale et la pensée politique moderne ? Cette question est aussi essentielle que peu examinée. On suppose le plus souvent une coninuité ou à l'inverse, une rupture sans en interroger la signification historique et philosophique. La critique de la recherche des sources a réactivé le discours sur la rupture selon deux orientations : soit la modernité politique est conçue comme une émancipation par rapport à l'horizon théologique lié à la scolastique, soit la modernité est considérée comme une chute de la pensée qui interrompt une réflexion séculaire, allant de l'Antiquité jusqu'à la fin du Moyen Age. Peut-on dépasser cette fausse double dualité (continuité / rupture -- rupture-émancipation / rupture-déclin) ? Peu-on penser autrement la manière dont la pensée politique médiévale continue d'agir dans un horizon intellectuel qui n'est plus le sien ? C'est ce que cet ouvrage collectif s'efforce de définir sous la forme d'une pensée de la répétition dans la différence. Texte de couverture