Le mouchoir du mendiant et autres contes marocains.

Un mendiant, assoiffé, en vertu des règles d'hospitalité dont s'honorent les tachelhits et les Almoravides, se présenta et toqua à la porte d'une riche demeure de Nador. Était-ce celle du souverain Youssef Ibn Ali Ibn Tachfine ? Ni les tachelhits et ni les Almoravides ne sauraient le dire, les uns et les autres s'en renvoyant la paternité. La maîtresse de maison, épouse d'un homme de la plus haute importance, ne s'intéressa pas à lui. Bien plus, elle intima l'ordre, à ses domestiques, de le congédier en usant de la force s'il en était nécessaire. Dans cette riche demeure, était une domestique aussi laide et repoussante qu'elle pouvait être serviable, dévouée, empressée et bienveillante. Ayant assisté à la scène désopilante et honteuse à laquelle s'était commise sa maîtresse, en secret, elle parvint à faire parvenir un verre d'eau et quelques restes de nourriture au pauvre erre...